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Zerà Action Burundi Blog

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Ce blog est offert par la société Zerà Action Burundi,s.a. Ce blog est ouvert à tout intellectuel burundais


La civilisation de l'Urundi

Publié par zeraction sur 21 Septembre 2014, 15:34pm

Catégories : #Arts - Culture et Littérature

 

Par Nkunduburundi, un citoyen burundais

 

Note: Ce texte a été publié pour permettre à la majorité de Burundais et d’étrangers de connaître une version plus ou moins résumée de ce qui ressort de la plupart des recherches faites par les historiens ayant étudiés de près le Burundi. L’auteur a préféré rester anonyme

picture source: Trouvées en ligne sur différents sites (comme elles sont nombreuses, la Rédaction a décidé de mettre les sources que sur les photos)

 

 

Au commencement de tout…de toutes les tensions burundaises était[1] un pays, une nation, une civilisation qu’on appelle « Urundi » depuis le XVème siècle avant Jésus-Christ, un peuple dont l’histoire et le nom exacts de l’époque sont vaguement connus. Le Burundi existe donc probablement depuis le XVème siècle avant Jésus-Christ d’un côté si on se fie  aux changements climatiques et géographiques (la désertification du Sahara suivie des migrations des peuples, les effondrements créant le rift valley et son peuplement autour des cours d’eau, la formation des grands lacs littéralement parlant à cause de toute sorte de mouvements tectoniques, etc.) et de l’autre si on se fie à l’histoire même de la région des Grands-Lacs (aussi appelée l’Afrique des hautes terres)[2] et des royaumes longeant le fleuve Nil ( l’empire de Kitare, le royaume du Kerma, la Nubie etc.) Dès le départ, il y a différentes hypothèses parlant des premiers habitants du Burundi. On date le peuplement autour du Lac Tanganyika vers 8000 ans avant Jésus-Christ[3].

 

 

 «  Dans l’état actuel des datations, les débuts de l’âge du fer en Afrique sont plus anciens qu’en pays Hittite. D. GREBENART considère que la métallurgie du fer était associée à celle du cuivre autour d’Agadès, cette dernière débutant à la fin du 3e millénaire et s’étant bien développée entre 1730 et 1400 BC ; au Ruanda-Burundi les premières traces de fer remontent à 1470 BC. » BC = Avant Jésus-Christ»

 

 

Déjà, il est difficile de comprendre d’où vient le terme « Urundi », devenu plus tard BURUNDI, mais il faut comprendre comme on le dit souvent que c’est un pays qui s’est agrandi au fur et à mesure. Il existait des roitelets qui rassemblaient les grandes familles étant devenues les grands clans : Abahanza, Abanyaruguru, Abajiji, Abiru, Abanyakarama, Abahinda , Abashubi et Abalenge (« métis des familles de Bahutu et des Batwa) , sur base de nos références. Mais, très probablement vers les années 1200 avant Jésus-Christ, il existait une dynastie Batwa : en effet, cette théorie est très fort possible, déjà parce que forcément ils sont toujours rattachés aux premières nations de la région donc les premiers occupants, de manière mondiale ils sont reconnus comme tel et l’interrègne de Kinyuka (l’ancêtre des Banyuka) qui au final comme les Batwa d’aujourd’hui « a préféré la terre (ivyondo); la boue (ibumba) la glaise à la puissance politique offerte par Ntare Rushatsi, pendant son exil ». [4] Ceci montre un contact par le passé avec la politique pour que Ntare Rushatsi décide de ce ralliement. Après cette dynastie est venue la dynastie des Balenge, entre le 1er et le 5ème siècle après Jésus-Christ. Mais, naturellement, il n’y a pas beaucoup de littérature sur ces règnes. Il est estimé tout de même que comme les premiers rois, il est très possible que ceux-ci régnaient sur les territoires du centre du pays. À l’époque déjà, le territoire sur lequel ils régnaient comprenaient des Batutsi, des Bahutu et des Batwa. Et on l’appelait « Uburundi » en kirundi.

 

Pour remonter à ces deux dynasties, il a fallu observer une rupture importante dans le règne burundais avant la dynastie Ganwa : il s’agit de la dynastie des rois Bega[5]  puis de la dynastides rois-prophètes (Kiranga et ses descendants) entre le VIIème et le XIIIème siècle après Jésus-Christ. Il y a un flou historique possible entre le XIIIème et le XVème siècle. Mais, à partir du XVème siècle, chaque roi avait son Kiranga. « Venu de Nkoma »[6], et tout porte à croire qu’il y a eu à ce moment Ntare  Ier Karemera Rufuku, rwafukuye Uburundi, souvent revenu dans les traditions orales, qu’on assimile parfois à Ntare III Rushatsi et dont le Kiranga était le grand-père de Mitimigamba.[7] Le premier Ntare est mal connu aussi parce que la délimitation de son territoire de règne était toujours composé de roitelets et est un Ntare parce que cité dans les propos receuillis mais aussi parce qu'à cette époque déjà on pouvait parler une seule langue et se comprendre comme un seule peuple. C’est après le Ntare III Kivimira Savuyimba Semuganzashamba Rushatsi Cambarantama que possiblement est né la dynastie des Baganwa avec Mwezi II Bibe qui a décrété sous influence de son Kiranga Nyamigogo que « désormais, tout enfant de sang royal » (Muganwa) faisant parti d’un cycle fini (NTARE-MWEZI-MUTAGA-MWAMBUTSA) ne pourra plus revendiquer un héritage. Il ne sera plus un Muganwa ou un Mutware. Cet enfant  choisira  soit –  de  faire parti d’un clan  existant – ou  soit  de ce choisir  un nom […] »[8] Ainsi, Mutaga II Nkomati fut d’abord un Muganwa. On retiendra donc que la dynastie ganwa se caractérisait uniquement et à la base de la présence d’un mupfumu ou d’un kiranga pour leurs altesses les fils et les filles du roi. « Ukuganura » par contre est une création de Ntare III Rushatsi.

 

Ce qui dérange dans la logique des deux cycles (cycle Buha et cycle de Bugesera), c’est qu’on voit qu’il y a encore des failles dans les recherches scientifiques et dans les conclusions des  historiens ou des commentateurs de l’histoire. En effet, d’un côté, on voit des rois venus de Buha ou de Bugesera pour régner sur le Burundi, mais on ne dit pas nécessairement surtout avec Ntare III Rushatsi où se délimitait le territoire de règne. De l’autre côté, comme c’est la tradition orale, il est très délicat de croire telle théorie pour réfuter telle autre de tel chercheur ou amateur de l’histoire. On devait juste retenir que toutes les théories ramenées par les chercheurs ne sont point exclusivement impossibles : il y a une nette évidence que si la recherche le permettait, on pourrait compléter l’histoire grâce à toutes ces théories.

 

Il n’y a pas grand-chose de connu sur les rois des premiers siècles. Le reste de l’histoire du Burundi est largement narrée avec l’avenue de Ntare III Rushatsi toujours. Par ailleurs, Ruhinda qui était roi et qui a été succédé par son neveu de sang Ntare III Rushatsi, a fait en sorte qu’ici, la théorie selon laquelle il était un Mwambutsa est certainement « infondée » mais aussi « non-vérifiée », pour dire qu’on aurait dû et qu’on devait toujours la vérifier (pourquoi pas).

 

Cette liste est avancée sur base de tout ce qui a été tiré de certaines recherches sur le Burundi (comme on ne peut pas tout avoir…on a ciblé) et n’est qu’un résumé non encore certifié par un professionnel de l’histoire. Au regard de notre histoire en tant que peuple, civilisation et nation, Abarundi ont toujours parlé une seule langue, un peuple qui a toujours été homogène et qui a toujours cherché l’unité comme le montrent l’histoire des rois burundais et de leurs différents intentants (leur kiranga, leur combattants et même les sujets). Abarundi voulaient toujours travailler, ils subdivisaient le travail depuis même avant la colonisation, pendant et même après celle-ci[9]. Voyez donc la liste des rois du Burundi:

 

 

Ntare Ier Karemer Rukinzo Rufuku , rwafukuye Uburundi : possiblement entre 1400 ou un peu avant à 1430 après Jésus-Christ

Mwezi Ier Kayobera Nyaburunga Baridamunka (souvent cité par l’histoire du Rwanda aussi, à cause de son apport dans la « religion » et qui avaient un mupfumu et un Kiranga trèsinfllents: Bakeba et Horandazi, le père de Mitimigamba): 1430 – 1460 après Jésus-Christ

Mutaga Ier Musanura : 1460 – 1490 à peu près

Mwambutsa Ier Jabwe : 1490 - 1532

 

 

Ntare II Kibogora Bijinyari: 1532 – 1560

Mwezi II Bibe Sekarongoro Mutabazi Muhanyi : 1560 - 1581

Mutaga II Munyanganzo Nkoreza Mbabazi [10] Nkomati: 1581 – 1620

Mwambutsa II Ndaruzaniye Nyarushamba, dit Ruhinda, si du moins le cycle du Buha est vrai: 1628 – 1680

 

 

Ntare III Kivimira Savuyimba Semuganzashamba Rushatsi Cambarantama : 1680- 1709

Mwezi III Ndagushimiye Kavuyimbo: 1709 - 1739

Mutaga III Senyamwiza Sebitungwa  Mutamo: 1739 - 1767

Mwambutsa III Mbariza Mbonuburundi Serushambo Butamo Nyamubi: 1767 - 1796

 

 

Ntare IV Runzi Rugamba Ngambiri Rugajo Rutangazwa : 1796 – 1850

Mwezi IV Gisabo Gisonga Bikata Bijoga: 1850 – 1908

        Note : c’est avec Inamiringa qu’on a vu l’Avenue de Mwezi IV Gisabo

Mutaga IV Mbikije : 1908- 1916

Mwambutsa IV Rubangishamiheto Rubangisha rw'abahigi Rubangiricenge, dit Bangiricenge: 1916 - 1966

 

 

Ntare V Ndizeye Charles : 1966-1972

 

 

Bibliographie

1. La Chronologie dynastique du Burundi -  Prince Muganwa Charles Baranyanka

2. L’Arbre-Mémoire : traditions orales du Burundi, Léonidas Ndoricimpaye

3.  General History of Africa, J.KI-Zerbo, Abridged editon, UNESCO

4. Net.bi: http://www.netpress.bi/hist/fomone.htm

5. Des Princes Baganwa Baranyanka P. et Charles /  des écrits d’autres chercheurs qui ont publié sur le Burundi comme Augustin NSANZE.)

6. Burundi, l’histoire retrouvée : 25 ans de métier d’historien en Afrique, Jean-Pierre Chrétien

7. Cyclopedia.de: http://www.cyclopaedia.de/wiki/Mwezi_Gisabo

8. HEUSCH, Le Rwanda et la civilisation interlacustre, Bruxelles, 1966

9.  Easyboyage.de: http://www.easyvoyage.de/burundi/kultur

10. Rules.org: http://www.rulers.org/rulb2.html#burundi

11. H. Rossel, Le Rwanda et le Burundi à la veille de leur 30ème anniversaire de l’Indépendance, Genève-Afrique, no2, 1991

12. Gaspard Rwanyiziri, Populations et aires protégées en Afrique de l’Est, Université Michel Montaigne-Bordeaux III, 2002

13. blog rwandais : Le médiateur-Umuhuza : http://murengerantwari.unblog.fr/2009/05/09/bambariye-inkuru-nkomati-ibisigo/

 

14. Aude Laroque, PhD, Historiographie et enjeux de mémoires au Burundi- Tome 1, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2013

 

[1] Source : HEUSCH, Le Rwanda et la civilisation interlacustre, Bruxelles, 1966

[2] Source :Gaspard Rwanyiziri, Populations et aires protégées en Afrique de l’Est, Université Michel Montaigne-Bordeaux III, 2002

[4] Source : Léonidas Ndoricimpa

[5] Source : Charles Baranyanka

[6] Source : Léonidas Ndoricimpa

[7] Idem

[8] Source : www.rwandaises.com 

[9] Source : Aude Laroque, PhD, Historiographie et enjeux de mémoire au Burundi- Tome 1, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2013

[10] Source : blog rwandais : Le médiateur-Umuhuza : http://murengerantwari.unblog.fr/2009/05/09/bambariye-inkuru-nkomati-ibisigo/

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