12Par Martine Ngabirano, Maîtrise en Économie, Sherbrooke
Notes: retrouvez le Professeur Dr. Léonce Ndikumana sur son site web www.ndikumana.com
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Aujourd'hui, parlons du Docteur Léonce NDIKUMANA, spécialisé en Economie du développement, Professeur au MIT et membre du Conseil économique et social de l'ONU. Très probablement le meilleur économiste burundais, Léonce Ndikumana explique que ce n'est pas l'Afrique qui est endettée envers le reste du monde mais l'inverse. Il est de plus chargé de la Direction du Département de recherche sur le développement de la Banque Africaine de Développement. Nous lisons dans son curiculum vitae que sa recherche se concentre sur le rôle des systèmes financiers sur l'investissement domestique, sur les questions de la dette extérieure, sur la fuite des capitaux, sur les cadres macroéconomiques (nécessaires) pour la croissance et l'emploi, la politique et l'économie des conflits ainsi que les guerres civiles en Afrique, et sur les politiques fiscales post-coflits et la reconstruction.
Étant un des économistes africains le plus respecté par la qualité de recherche, il est publié par des revues et centres très respectés dans le domaine de l'économie comme le Centre Interdisciplinaire de recherche en développement international et société de la Faculté de Science politique et de Droit de l'Université de Québec à Montréal. Son apparition publique la plus citée quant à la situation économique africaine fut son analyse sur ce qu'il appelle "la dette odieuse de l'Afrique" parut dans le Devoir. Il déplore la fuite des capitaux de l'Afrique vers l'outre-mer, vers l'Occident et ce, avec une dette publique astronomique. Il conjure que des actions soient faites, sans emprunts ou prêts à recevoir de cet Occident sous forme de cadeaux ou de richesses personnelles. Il revient beaucoup sur le cas de la République Démocratique du Congo. Étant professeur associé de United Nations Economic Commission for Africa, diplômé du Washington University en Missouri, il a reçu des prix de prestige de meilleure recherche: son article “Is Africa a net creditor? New estimates of capital flight from severely indebted sub-Saharan African countries, 1970-1996,” (co-écrit avec James K. Boyce) a fait de lui Lauréat du Dudley Seers Memorial Prize for best article et a été publié par le Journal of Development studies.
Le Professeur Léonce Ndikumana a aussi travaillé sur des questions de l'économie burundaise, en collaboration avec les grands sinon les meilleurs économistes burundais comme le Professeur Prime Nyamoya et le Professeur Janvier D. Nkurunziza. Leur article "The Financial Sector in Burundi" financé par l'International Finance and Macroeconomics en 2012 a bien sûr été une réussite. Il y parle principalement de l'efficacité ou de la performance du système financier burundais dans la mobilisation et l'allocation (ou la redistribution) des ressources. Il insiste sur le fait que le "dévourrouillage de la contrainte de financement pourrait atténuer d'autres obstacles de croissance et de réduction de la pauvreté" (traduction littérale). Il préconise l'organisation industrielle, l'analyse macroéconomique et l'analyse de l'économie politique au Burundi, pour une meillere optimalité du système financier et le système bancaire. Il y encourage "le noyau du secteur financier qui a survécu à la pire des crises économiques et politiques de ces dernières décennies est très rentable" (traduction littérale) à savoir les banques. "La rentabilité des banques, cependant, cache plusieurs faiblesses du secteur financier: un niveau élevé de fragmentation; un marché du crédit étroite qui favorise les «initiés» qui sont principalement affiliés avec les élites politiques, au détriment des «étrangers»; une grave pénurie de ressources stables à long terme; une allocation inefficace des ressources par rapport aux rendements sociaux et le risque; et une faible surveillance et de la réglementation qui expliquent en grande partie l'échec de plusieurs institutions financières dans le passé et la fragilité du secteur bancaire aujourd'hui." (traduction littérale). Il indique pour finir que "l'accès au financement demeure un défi important, en particulier pour le «milieu bloqué» (ménages à revenu intermédiaire et entreprises de taille moyenne) en raison du «manque du marché "médian" du crédit » qui n'est pas comblé par les banques ou les institutions de microfinance. Les développements récents dans le secteur financier, en particulier la pénétration croissante des banques étrangères, peuvent potentiellement augmenter la concurrence, l'innovation financière, et l'accès au financement avec des effets positifs sur la croissance et la réduction de la pauvreté." (traduction littérale).
Il est aussi orateur réputé qui a par exemple pris la parole dans le College Faculty Lecture dans la vidéo ci-bas.
Martine Ngabirano - Zerà Action Blog
Ce blog fut créé par Jean-Marie Ntahimpera, Thierry Manirambona et Martine Ngabirano. Ce blog est offert par la compagnie de Zerà Action
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