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Zerà Action Burundi Blog

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Ce blog est offert par la société Zerà Action Burundi,s.a. Ce blog est ouvert à tout intellectuel burundais


Un avenir sans présent

Publié par Ishimwe sur 5 Août 2016, 22:11pm

Catégories : #Société

Un avenir sans présent

Par Ishimwe, Baccalauréat en communication à l'Université Lumière de Bujumbura, Bujumbura

 

contexte: Novembre 2012

picture source: Nicholy Photography

 

 

« Mfasha muvyeyi ! nsayidiya... ! » Ce sont les mots prononcés par  un certain nombre d’enfants  qui déambulent dans les rues de la ville de Bujumbura, ils passent toute la journée sous un soleil  accablant. On les appelle enfants  de la rue. Mais sont-ils vraiment de la rue ?

 

La plus part de ces enfants sont orphelins d’autres handicapés, certains d’entre eux vivent et  passent la nuit dans ces rues sous la belle étoile  tandis que d’autres rentrent le soir chez eux. Pour cette parution on s’est entretenue avec certain d’entre eux pour en savoir plus sur leur vie et pourquoi ils sont là.

 

1èr : Je m’appelle  Faustine, j’ai 9 ans j’habite à Buterere je n’ai que ma mère mais elle est malade, elle ne peut plus nous chercher à manger moi et mes petites sœurs. Alors nous venons ici tous les jours à bord d’un bus  quémander de l’argent pour pouvoir manger.

2ème : Je m’appelle Etienne, j’ai  11 ans et j’habite à  Buterere. Je n’ai que ma mère et nous sommes 5 enfants  à la maison. Je viens tous les jours avec mes petits frères pour quémander de l’argent aux passants afin d’avoir de quoi manger le soir. C’est ma mère qui nous envoie. Elle nous dit que notre père n’existe pas.

 

Ces enfants peuvent être classés dans différentes catégories selon leur mode de vie et selon ce qui les pousse à venir demander de l’argent aux passants.

 

En effet  parmi ces enfants figure une catégorie de ceux qui sont envoyés par leurs parents et une autre de ceux qui voient ça comme un job.  Se trouvant là dans les rues, les enfants envoyés par les parents sont sous leur surveillance. Après avoir reçu quelque chose, ils se dirigent directement vers la personne qui surveille pour lui passer la monnaie donc c’est devenu un business. A leur vue certains passants leur donnent quelque chose et d’autres pas, mais le constat est que ces passants qui leur laissent un petit billet de 100Frs ou plus leur encouragent de revenir demain puisqu’ils rentrent avec plus de 1500Frs dans la poche et ceci engendre un esprit paresseux.  

Alors on se demande si les autorités de leur commune d’origine savent la situation dans laquelle vit la population puisqu’une grande partie de ces enfants provient des quartiers périphériques de la capitale de Bujumbura notamment comme Buterere, Kinyankonge… etc ! Ici et là, le gouvernement à travers son ministère de l’intérieure agrée des associations qui prennent en charge les enfants de la rue. Est-ce que ces associations sont-elles débordées ? Si telle ou telle autre association ne cesse pas de demander des fonds, y a-t-il un suivi ? 

 

Comme nous le disons souvent la jeunesse c’est l’avenir et la promesse de l’avenir. Dans un pays comme le nôtre dont plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, nous avons plus de chance d’avoir un meilleur avenir. Alors nous lançons un appel vibrant aux autorités du pays de prendre au sérieux ce problème, il faut que dans chaque commune il y ait un recensement des personnes vulnérables (ba ntahonikora) pour que toutes ces associations qui se créent ici et là connaissent les effectifs  des personnes qui ont besoin de leur aide. Il faut que les autorités se chargent de punir ces parents qui au lieu d’envoyer leurs enfants à l’école les envoient leur chercher à manger, mais aussi la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans est aussi une cause de ce phénomène car certaines femmes accouchent en disant : leta izorera ». Donc il faudrait fixer une limite afin de diminuer les naissances car notre pays est jusqu’à maintenant classé parmi les pays pauvres. En kirundi on dit : « Ureka kugarura impene ikiri hafi yamara kurenga imirambi ukabira nkayo. »

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