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Zerà Action Burundi Blog

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Ce blog est offert par la société Zerà Action Burundi,s.a. Ce blog est ouvert à tout intellectuel burundais


Analyse économique du Burundi – 2015 (2/3)

Publié par Dr. Eric Ngendahayo sur 25 Mars 2016, 19:54pm

Catégories : #Economie

Analyse économique du Burundi – 2015 (2/3)

Par Dr. Eric Ngendahayo, Directeur Général d'ENG InvestmentDescription : https://cdncache-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png Advisory SPRL et auteur-blogueur sur Microcredit.canalblog , Bujumbura

 

picture source: Banque Mondiale

Contexte: Février 2015

Note: Merci de visiter son site ENG Investment Advisory SPRL http://www.eng-investment.com/

 

II.   Perspectives économiques: Une croissance fragile sur le court terme

 

Croissance dépendante du cours du café et contrainte par le manque d’infrastructures

La croissance, modérée en 2014, devrait progresser très modestement en 2015. L’activité économique du Burundi est dominée par le secteur agricole (employant 80% de la population active), en particulier la production de café et dans une moindre mesure de thé.[partie précédente] Les bonnes performances enregistrées par le café En  2014, pourraient se raffermir en 2014, améliorant ainsi les recettes d’exportation. L’augmentation des volumes de production reste toutefois très contrainte par le manque de productivité lié à des plantations vieillissantes et à l’insuffisance d’investissements.

La défaillance des infrastructures, en particulier la production d’électricité, en dépit de l’important potentiel hydroélectrique du pays, handicape la production industrielle. Le secteur de la construction, soutenu par les programmes d’investissements publics stimulés par l’appui financier du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit, ainsi que les services continueront à tirer la croissance en 2015. La consommation devrait bénéficier du ralentissement de la hausse des prix. Après le niveau record atteint en 2012, l’inflation, inférieure à 10% en 2013 et 2014, devrait ralentir davantage en 2015 grâce à la modération des prix des biens importés (produits pétroliers, produits alimentaires et matières premières) et à une politique plus restrictive de la Banque Centrale.

 

Des projections budgétaires 2015 audacieux mais dont l’équilibre est plus qu’incertain

 

En effet, la loi des finances 2015, table sur des dépenses de 1 562 milliards de francs burundais contre 1 442 milliards en 2014 soit une augmentation de  8 %.

Ce surplus de dépenses devrait permettre au Gouvernement d’accroître ses dépenses d’investissements dans des secteurs clés porteurs de croissance tels que l’Energie, les routes et l’agriculture.

Pour financer ces dépenses supplémentaires le Gouvernement prévoit une hausse des recettes  qui devrait être rendue possibles par la combinaison de plusieurs facteurs :

-          Un système de recouvrement des impôts, taxes et assimilés en continuel amélioration avec l’Office Burundais des Recettes et le Tarif Extérieur Commun

-          La suppression des exonérations prévues par le Code des Investissements

-          Une croissance économique attendue à 5,4%

-          Une stabilisation des réserves de change à 4 mois, ce qui devrait favoriser les importations

-          Le maintien des dons extérieurs à un niveau très élevé.

 

Si ces recettes et les facteurs pris en compte pour les évaluer semblent réalistes pour une année budgétaire standard, leurs réalisations peuvent être rendues très difficiles par l’incidence des échéances électorale attendues au cours du deuxième trimestre 2015. 

En effet, les tensions socio-politiques qui s’accentuent avec l’approche des élections risquent d’avoir un impact négatif sur l’activité économique  du Pays. En effet, le secteur privé met un frein sur les nouveaux projets d’investissements en attendant d’être sûr que le Burundi restera un pays stabilisé après juillet 2015. De plus, les consommateurs réduisent leurs consommations pour accroître leur épargne de précaution. Cette baisse des investissements combinée à une baisse de la consommation des ménages risquent de rendre difficile les prévisions de croissance à 5,8%. Ainsi, la probabilité est grande que les recettes internes qui dépendent de la croissance du PIB ne soient pas au niveau attendu.

De plus, en attendant également le bon déroulement des élections, les partenaires du Burundi (bilatéraux et multilatéraux) semblent mettre un frein aux décaissements des aides promises et reportent le lancement des projets ayant déjà fait l’objet de financement. Les recettes attendues des appuis extérieurs en 2015 risquent ainsi de ne pas être à la hauteur des prévisions.

Enfin, l’impact de certaines mesures fiscales sur les recettes intérieures, telle que le changement du mode de taxation de la téléphonie mobile n’a pas encore été assez évaluée.

Des conditions peu favorables au secteur privé

La combinaison de tous ces facteurs risquent de rendre les recettes globales de l’Etat de substantiellement inférieures aux prévisions et également aux dépenses incompressibles de l’Etat.  Pour combler ce déficit, le Gouvernement accentuera sans doute le recours à la dette intérieure, notamment le financement bancaire, à travers, l’émission des titres du trésor.

Le secteur privé sera touché par cette évolution de deux manières différentes :

Une raréfaction du financement bancaire qui se sera orienté vers l’Etat

Du fait du faible décaissement des appuis externes, une raréfaction des devises et donc, des difficultés à financer les importations.

 

En résumé, l’année  2015, année des élections au Burundi, ne sera certainement pas une année propice au développement du secteur privé et à l’accélération de la croissance, mais une année du statuquo.

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