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Zerà Action Burundi Blog

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Ce blog est offert par la société Zerà Action Burundi,s.a. Ce blog est ouvert à tout intellectuel burundais


Travailler pour le changement au Burundi

Publié par Martine Ngabirano sur 22 Octobre 2012, 03:00am

Catégories : #Société

Par Martine Ngabirano, directrice de publication de Zera ActionMartine Ngabirano

 

Je venais d’avoir une discussion sur un sujet de sacrifice avec mon père et son ami congolais, M. Omar. Comme quoi, il faut retourner dans nos pays d’origine et accepter la condition de héros, afin d’espérer que les choses changent. Naturellement, l’ambiance de la discussion était intéressante, d’autant plus que les points de vue étaient départagés. L’un des arguments que j’ai beaucoup aimé c’est quand il m’a dit : « Vois-tu le Québec d’aujourd’hui? Eh bien, en 1890, dis-toi qu’il était pire que ton propre pays dans sa condition d’aujourd’hui. Tu peux être fière de l’effort qu’ont fourni ces Québequois et ces Québequoises pour que tu le trouves ainsi. Et surtout, tu devrais être fière de ton pays, parce que ceux et celles qui se sont donnés pour que ça aille mieux, ils n’avaient pas deux siècles pour le faire, mais 50 ans, du moins depuis les Indépendances. »

 

Ça m’a fait vraiment réfléchir. Vous savez, je suis allée sur Youtube et j’ai écouté une émission de « C’est pas sorcier! » parlant de l’histoire de Paris. Eugène Poubelle a inventé la poubelle en 1884, le saviez-vous? Les parisiens mettaient leurs ordures à même les ordures. Et dans les campagnes, on mettait les ordures dans des gouffres et on utilisait cela comme engrais. De la caravane avec le cheval, on est passé de machine motorisée pour le ramassage des ordures. La France doit remercier M. Dupont qui a créé le lavabo vers le 19ème siècle et M. le Baron Haussman je crois, qui a pensé à fonder des canalisations n’amenant pas les eaux usées direct dans la Seine et qui a donné de l’eau potable aux citoyens français, à la même époque.

 

 

L’ironie. Mais vraiment, l’ironie dans cette histoire c’est que beaucoup de personnes ne sont point fières de leurs origines africaines et surtout, que les ancêtres occidentaux du peuple occidental actuel ont fait exactement les mêmes gestes, à savoir le traitement « à la mitaine » des ordures. Mais la bonne nouvelle dans cela est que c’est un signe. C’est un signe pour nos pays que ça ira mieux que nous sommes sur la bonne voie.

 

En tous cas, si vous demandez à quelques arrières grands-parents de vos amis occidentaux, eh bien, beaucoup n’ont pas eu de voitures chez eux et d’autres n’ont point voyagé en avion. Bref, même la Tour Eiffel, elle a été éclairée depuis 1900 et Paris n’a connu l’électricité vers la fin du 19ème siècle. Alors, si des fois nos villes manquent de lumière, ce n’est pas vraiment la fin du monde.

 

« Tu serais étonné du taux de criminalité qui existait dans le Québec d’autrefois. », avait ajouté l’ami de mon père. Le bilan est donc celui-ci : aujourd’hui, vous êtes Burundais. Et si vous avez plus de 20 ans, vous avez connu la guerre ou en avez entendu parlé de près au moins. Si vous avez voyagé ou non d’ailleurs, j’imagine que vous écoutez de temps en temps l’actualité et que ça vous fait beaucoup de peine. Vous imaginez peut-être le pire.

 

Moi je vous dis, ne le soyez pas! Décidez! Décidez plutôt aujourd’hui quelque chose! Même si vous ne voulez pas vivre le martyr et retourner au Burundi aussi tôt, décidez d’espérer le mieux! Décidez de ne pas vous fier à ce que vous entendez et voyez!

 

M. Albert Muganga est un économiste burundais qui a inventé les usines publiques comme Sosumo, Lovinco, Cotebu et autre. Je ne sais pas ce qu’il a plus que l’autre, mais vous connaissez plus Eiffel que M. Muganga. Soyez redevables à cette personne et suivez surtout son exemple! En quelques années, il a eu le génie pour faire ce qu’Eiffel a fait en plus de 10 ans, malgré que dans les deux cas, les moyens n’étaient extrêmes.

 

Décidez de travailler pour une fin heureuse, peu importe votre façon! Décidez de faire autrement en tous cas! Dans les prochaines années, on parlera de votre quartier que vous avez animé et changé, de cet immeuble que vous avez construit, de cette ville pour laquelle vous vous êtes battus…en tous cas, ayez un défi de faire parti, pas de la politique, mais de l’histoire! Il y a beaucoup à faire même si on n’est pas en politique.

 

Keep it up!

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