Notion de « crise » ou « guerre de mémoire » au Burundi?(2/2)

Par Colette Samoya-Kirura, historienne de formation et diplomate burundaise, militante déclarée de la cause de la femme, Génève

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L’envie de livrer notre témoignage sur le sujet a pris le dessus sur le silence et l’indifférence. Nous sommes témoin oculaire des « dernières crises » ayant jalonné l’histoire politique du Burundi des années 1970._{​(partie précédente)} Nous avons fait parties des femmes pionnières qui se sont engagées dans la défense de nombreuses causes et de celles qui ont occupé de hautes positions ou exercé certains mandats d’élue entre 1977 à 1993. Enfin, notre démarche vise à proposer une analyse pouvant contribuer, nous l’espérons, à témoigner sur des faits non-dits sur les « crises ». telles sont les motivations qui nous ont poussées à écrire cet ouvrage. Ainsi, le principal atout à notre disposition est l’expérience de vie nous ayant permis de connaître différentes situations, depuis l’âge scolaire jusqu’à la femme migrante que nous sommes devenue en passant par l’engagement politique qui nous permit d’occuper de hautes positions.

Loin de nous la prétention de nous positionner comme détentrice de la vérité sur le sujet, notre approche est plutôt de témoigner de la vérité sur le sujet, notre approche est plutôt de témoigner de la façon dont nous avons perçu les conflits en général et le conflit ethnique en particulier, tout au long de notre vie. Nous avons délibérément opté pour la démarche de nous focaliser sur tout ce que nous savons ou avons appris de nos parents et autres personnes qui ont compté dans notre vie. Nous venons d’atteindre la soixantaine. L’expérience d’âge est renforcée par tout ce que nous avons appris de nos parents que nous avons eu la chance de garder longtemps. Notre père décédé en 2003 à l’âge de 92 ans et notre mère en 2004 à l’âge de 85 ans, ont eu le temps de nous faire bénéficier de leur riche savoir émanant tant de leur propre expérience que de ce qu’ils avaient appris à leur tour de leurs parents. En d’autres termes, le présent témoignage est inspiré par l’enrichissement de vie s’étalant sur trois générations.

Selon la même approche, l’essentiel de la documentation nous ayant permis de sortir le présent livre est constitué par la force de la tradition orale associée au vécu de la vie quotidienne.